Maîtrises-tu les subtilités des trucs qui te couvrent le crâne ?

Où peut-on se procurer – par l’achat ou, éventuellement, la location – l’une de ces fameuses casquettes à visière située côté nuque que de nombreux jeunes – et même moins jeunes – affectent de porter aujourd’hui ? Je ne souhaite pas rejoindre les rangs, sans cesses grandissants, de tous les gugusses (passez-moi l’expression) qui semblent être persuadés que le port à l’envers d’une casquette normale fait l’affaire. Quelles que soient les tentantes opérations promotionnelles lancées – à dessein – par les marchands de casquettes, jamais je ne ferai l’acquisition d’une casquette à visière frontale pour une utilisation “sur la nuque”. J’exigerai même, pour que toute ambiguïté disparaisse, qu’on me fasse assister, en atelier ou en usine, à la pose de la visière afin que je puisse vérifier que cette opération s’effectue bien côté nuque et non côté front. Pourquoi un tel acharnement, chez moi, à vouloir m’assurer ainsi de l’authenticité de la casquette à visière inversée ? Mes motivations sont d’ordre on ne peut plus prosaïques. Avez-vous réellement observé l’anatomie d’une tête ? Répondez sincèrement. Non, évidemment. Vous avez toujours considéré que vous saviez, une fois pour toutes, à quoi ressemblait une tête. Mais si vous faites l’effort d’en examiner une sérieusement, vous remarquerez quelque chose qui vous avait, jusque là, échappé : le front et la nuque présentent de nombreuses différences de taille, de forme, de consistance et de fonction. De ce fait, il est proprement aberrant, convenez-en, de vouloir utiliser la même visière, pour le front et la nuque. Ne sous-estimez pas ce point ! Une visière de front ne doit pas être portée sur une nuque et réciproquement. Pensez-vous que l’inventeur de la casquette à visière frontale se soit dit « Tiens je vais mettre un truc plat à l’avant, je vais appeler ça visière et ça sera cool » ? Non. Il avait une idée, un projet, une ambition et une connaissance parfaite des règles de la chapellerie. Quant à l’inventeur de la casquette à visière arrière, il ne s’est pas dit « Je vais me contenter de prendre une casquette ordinaire et la faire pivoter à 180°. » Sinon, il n’aurait rien inventé. Je m’arrête là. Vous avez compris. Et tant pis pour les sceptiques et les ricaneurs équipés de visières frontales portées sur la nuque. Ils ne soupçonnent pas à quel point nous – les gens informés – nous les méprisons. ♦

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